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Publié le 20 septembre 2021 à 17h10

La version chinoise de l’application de vidéos courtes, baptisée Douyin, ne leur sera également plus accessible pendant la nuit.

ByteDance, la maison mère de TikTok, a annoncé samedi 18 septembre que la version chinoise de la célèbre application de vidéos courtes, baptisée Douyin, ne serait désormais plus accessible aux utilisateurs de moins de 14 ans au-delà de quarante minutes par jour ainsi qu’entre 22 heures et 6 heures du matin. Comme en Occident, cette application de vidéos courtes est très populaire en Chine, où elle totalise près de 500 millions d’utilisateurs.

Douyin bascule désormais automatiquement les moins de 14 ans en « mode jeunesse », une version alternative du réseau social où sont notamment diffusées des vidéos consacrées aux arts, à l’histoire et à la science. Pour empêcher le contournement du verrou mis en place, ByteDance a lancé un concours de chasse aux bugs logiciels. Mais il est difficile de savoir avec quel zèle l’entreprise contrôle l’âge et l’identité des utilisateurs qui s’inscriraient avec un compte falsifié, ByteDance conseillant également aux parents de procéder eux-mêmes à l’enregistrement de leur enfant sur la plate-forme ou d’activer manuellement le « mode jeunesse ».

Reprise en main de l’Etat

On peut juger surprenant qu’un leader des réseaux sociaux limite de son propre chef l’usage de ses services, amputant ses revenus publicitaires et s’exposant à la concurrence. Mais cette annonce doit se lire dans le contexte très particulier d’une reprise de contrôle de l’Etat sur les milliardaires de la tech ainsi que sur leurs entreprises et leurs services à l’approche de la campagne de Xi Jinping pour sa reconduction au sommet de l’Etat chinois.

En juin, la Chine a ainsi révisé sa loi de protection des mineurs en exigeant des réseaux sociaux des outils de limitation de la consommation. Ce texte de loi spécifie que « la société, les écoles et les familles doivent mener une éducation idéale (…). L’état encourage et soutient la création et la diffusion de contenus en ligne propices à une croissance saine des mineurs ». Il fixe également l’objectif « d’empêcher les mineurs de devenir dépendants du réseau ».

Le 3 août, l’Etat chinois est allé plus en loin en interdisant aux mineurs l’usage des jeux vidéo en ligne pendant la semaine, limitant la consommation hebdomadaire à trois heures. Cinq mois plus tôt, le numéro un mondial du jeu vidéo en ligne, le chinois Tencent, avait pourtant tenté de résoudre le problème de surconsommation pointé par les autorités en imposant un « verrou numérique » sur certains jeux pour les moins de 13 ans. Une initiative probablement trop timide, puisqu’elle n’a pas dissuadé l’Etat de légiférer.