A paraître le 4 octobre 2019 (Editions l’échappée)

Plus l’école et l’éducation sont présentées comme étant en crise, plus l’utopie numérique y multiplie les promesses. Les injonctions permanentes à innover, à être optimistes, à individualiser les parcours, à se réinventer, à disrupter… imposent partout le numérique. Même s’il existe une grande variété de situations en matière d’équipements informatiques selon les niveaux et les établissements, l’idée que l’école telle qu’on la concevait jusqu’alors est obsolète et qu’elle doit, coûte que coûte, s’adapter à un monde contemporain ultraconnecté, a triomphé. Ainsi, dirigeants économiques, intellectuels et politiques ne cessent d’appeler enseignants et pédagogues à céder devant l’impératif d’un prétendu progrès technique abstrait, et à s’en remettre les yeux fermés aux apprentis sorciers de la Silicon Valley.

Ces mutations profondes, aux conséquences désastreuses pour notre psychisme et nos sociétés, s’opèrent à grande vitesse dans une sorte d’inconscience générale et d’hypnose collective. Rares sont celles et ceux qui osent s’exprimer publiquement pour remettre en cause ces orientations. Ce livre leur donne la parole et montre que les pro­cessus en cours ne sont ni « naturels », ni inéluctables. Enseignants, intellectuels, soignants, parents, syndicalistes… y développent une critique sous forme d’enquêtes et d’analyses sur les soubassements théoriques et les arrière-plans économiques de la numérisation de l’éducation, de la petite enfance à l’université, et témoignent de leurs expériences quotidiennes. Autant de contrepoints qui expriment un refus de se laisser gouverner par des technocrates et autres startupeurs et ingénieurs qui entendent révolutionner nos vies.

Sommaire et auteurs

DDP Critiques de l’école numérique

 

Paru aux éditions Marabout (2018)

https://www.marabout.com/quand-les-ecrans-deviennent-neurotoxiques-9782501124034

J’ai écrit ce livre pour les millions d’enfants  d’aujourd’hui, disséminés sur tous les continents, dans tous les pays saturés de technologie numérique et   qui sont dans un état de mort psychique par surexposition précoce aux écrans. Des enfants dont le comportement est en tout point semblable à celui des enfants autistes, si semblable que les médecins qui les ont reçu ont posé ce diagnostique, ont proposé un établissement  « adapté » mais n’ont pas cru nécessaire de demander aux parents comment l’enfant était stimulé à la maison, ou n’ont pas pensé que cela avait une réelle l’importance. Ils n’ont pas été capables de se mettre à la place de ce petit enfant et d’imaginer ce que cela fait  d’être assis, sans pouvoir se déplacer ni s’éloigner dans une pièce où la télévision est allumée en permanence, où une maman  vous nourrit en regardant son portable mais sans vous regarder, où le premier objet qu’on vous a tendu était un portable et non un à l’âge  hochet. Qu’est-ce que cela fait pour un bébé un bébé d’être bombardé en continu de sons forts, de flashs lumineux violents  et d’avoir très rarement une personne qui par sa voix et son regard attentif  vous oriente doucement dans le flot infini des perceptions…

J’ai écrit ce livre pour ces millions d’enfants d’aujourd’hui : les  super agités, les super excités, qui ont tant de difficultés à se concentrer.  Des enfants qui se font souvent taper par leurs parents excédés,  souvent rabroués par leurs enseignants, et pour lesquels mille méthodes ont déjà été envisagées. Des solutions qui ne leur sont guère utiles parce que personne n’a jamais songé à se demander qu’est ce qui dans le cerveau d’un enfant  d’aujourd’hui est le plus susceptible de provoquer une telle agitation.

J’ai écrit ce livre pour les millions d’enfants qui chaque soir redoutent d’aller se coucher, font des cauchemars à répétition ou  ont très peur de se retrouver seul dans une pièce, sont si angoissés qu’ils ne peuvent jamais se laisser aller à jouer, rêver, imaginer et ne pourront probablement jamais le faire… Non qu’ils aient grandit auprès de parents peu aimants mais parce qu’ils ont subi à répétition des expositions audiovisuelles (films, bande annonces, images, films sur le net) qui les ont traumatisés et pour lesquels les parents n’ont rien  fait : comment combattre les monstres, les zombies, les morts vivants, les loups garous quand ils pullulent en 10 endroits au moins à la fois ? (il y a en moyenne 10 écrans par foyer aujourd’hui).

J’ai écrit ce livre pour les enfants, les ados qui un jour se sont mis à entendre des voix, à voir des personnes que nous nous voyons non pas parce qu’ils seraient atteints de schizophrénie  mais parce que leur immersion brutale dans des jeux video  ultra violents, dans des séries sur  le net ou à la  TV d’une rare cruauté  a  suscité des angoisses telles, des traumatismes psychiques si profonds qu’ils ne peuvent  plus faire la différence entre le réel et le virtuel

J’ai écrit ce livre pour ces millions d’enfants, d’adolescents qui depuis touts petits mordent,  tapent, cognent, cherchent à faire mal et à détruire l’autre. Non pas qu’ils aient grandi auprès de parents qui les battaient ou se tapaient. Non pas qu’ils aient grandi dans un pays en guerre. Mais simplement parce qu’ils ont totalement intégré les scénarios de combats, de guerre de leurs dessins animés préférés et plus tard de leurs jeux video  violents pour lesquels ils sont récompensés quand ils ils tuent, torturent oi violent.

J’ai écrit ce livre pour cette jeune fille de 15 ans,  fleur vite éclose pleine de grâce et de fraicheur et qui s’est refermée aussi vite qu’éclose dans l’étau de la dépression, de la phobie scolaire parce qu’un garçon l’avait filmé à son insue dans les toilettes du collège et avait balancé cette video à la terre entière.

Sans doute  ce livre suscitera t-il encore de longs et stériles débats entre « experts » pour savoir si oui ou non on doit parler d’autisme virtuel, si oui ou non,  on peut avancer une cause environnementale telle que les écrans pour comprendre le TDAH, si oui ou non l’exposition répétée à des contenus audio visuels  violents rend violents, … Ce sera encore autant de temps perdu pour les enfants et de temps gagné pour l’économie du numérique et ses vassaux.

Car ce que j’avance dans ce livre n’est pas l’hypothèse farfelue d’une chercheuse. C’est le récit d’une expérience vécue et répétée des dizaines de fois auprès d’enfants de tous âges, de tous les milieux socio-professionnels et toutes les origines. Ma conclusion : « les écrans trop tôt, en trop grande quantité et sans attention portée aux contenus sont neuro toxiques » repose sur cette observation simple et répétée « Quand on supprime les écrans, les symptômes de l’enfant diminuent ou partent et ne reviennent pas ».

C’est parce que j’ai constaté que les cauchemars partaient quand on soustrait l’enfant aux images audiovisuelles violentes que je suis sûre de moi. Alors que parler avec l’enfant de ses cauchemars  sans supprimer leur source,  ne provoque aucun changement.

C’est parce que j’ai vu des petits enfants diagnostiqués autistes, s’ouvrir à la vie, et reprendre un développement normal  après que les parents aient stoppé l’ exposition intensive de leur enfant aux écrans que je suis sûre de moi. Je n’ai jamais observé de prise en charge :ABA, Denver ou psychodynamique qui ait eu de résultats aussi foudroyants.

C’est parce que j’ai vu des enfants diagnostiqués TDAH, qui faisaient pleurer leur mère et rendaient fous leurs profs, s’apaiser , se remettre à jouer seul, être capable d’être attentifs et posés en classe quelques mois après la réduction  drastique des écrans et la suppression de tout contenu audio visuel excitant ou angoissant,  que je suis sûre de moi.

C’est parce que j’ai vu les hallucinations auditives et/ou  visuelles de jeunes de 10 à 13 ans disparaitrent après suppression de leur téléphone portable trop vite acquis, et contrôle strict de leur exposition aux  écrans en général que je sais que l’entrée dans la psychose peut être évitée.

C’est parce que mes observations ont aujourd’hui partagés par des milliers de thérapeutes de tous les pays du monde que je sais que j’ai raison et que je garde espoir.

La question à  présent est : COMBIEN DE TEMPS ?

Combien de temps faudra t-il aux gouvernement pour prendre des mesures qui  protègent réellement les enfants et non pas des mesures qui laissent toutes les libertés à l’industrie du numérique faire toujours plus de profit ? Combien de temps faudra t-il encore aux gouvernements pour qu’ils fassent le choix de  l’humain plutôt que celui de l’argent ?

En tardant à prendre toutes ces mesures, nos gouvernements successifs se sont grandement éloignés  de l’article 19 de la convention internationale relative aux droits de l’enfant : « Les états parties prennent toutes les mesures législatives, administratives et sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteintes ou de brutalité physiques ou mentales (…) de mauvais traitements ou d’exploitation. »

Puisse  ce livre être le début d’une prise de conscience collective.

 

 

 

 

 

 

 

Editeur: Liber ( 2014)

Au cours des vingt dernières années, plusieurs pays occidentaux ont connu une explosion de la consommation de psychostimulants et d’antipsychotiques prescrits aux enfants ayant des difficultés à l’école. Nombre d’études épidémiologiques affirment que certains sont génétiquement prisonniers de diverses psychopathologies : trouble déficitaire de l’attention, dépression, trouble de l’opposition ou du comportement, syndrome Gilles de la Tourette ou d’Asperger, autisme, bipolarité…
Les interventions pédopsychiatriques gagnent de plus en plus de terrain. En quoi consistent-elles ? Quels risques les accompagnent ? Peut-on interpréter autrement ce qu’elles diagnostiquent ? Cet ouvrage porte sur les sources et les enjeux du développement affectif des enfants et des adolescents, qui deviendront des adultes en santé ou en détresse. Les réflexions qu’il propose tentent, à l’aide des neurosciences, de la psychologie et de la pédagogie, d’indiquer des pistes tant éducatives que psychothérapiques centrées sur les besoins des enfants en termes de développement.

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